Présentation du projet 

[ciluba]
© 2005 J. Leclerc  

Ce dictionnaire en ligne est un des produits du centre de recherche sur la langue et la culture lubà, CIYÈM (Cikèbulwidi cyà pa Yètù Myakulu). Extension de RECALL (Research Centre for African Languages and Cultures, UGent), le Ciyèm a été créé en 2003 à l’Université de Mbùjimâyi, avec l’appui du VLIR-UOS (Conseil interuniversitaire flamand - Coopération universitaire au développement).

L’objectif général du projet est la création d’un cadre scientifique pour la recherche théorique et appliquée sur le cilubà. On entend par là, non seulement la langue nationale, le cilubà (L31), mais aussi les autres langues du groupe, telles que le kanyok (L32, RDC: Kàsaayì oriental), le kilubà (L33, RDC: Katanga), le kisanga (L35, RDC: Katanga), le kisongye (L23, RDC: Kàsaayì occidental) et même le kaonde (L41, Zambie). Sur le plan géographique, il s’agit d’un vaste domaine qui s’étend depuis le nord de la Zambie, jusqu’au cœur de la RDC et héberge sans doute plus de dix millions de locuteurs. L’on sait l’importance de cette région sur les plans de l’histoire, des traditions orales, de l’archéologie et de l’art de l’Afrique centrale.

Les objectifs spécifiques sont les suivants: 1° mise à jour de la lexicographie du cilubà, par la publication de dictionnaires modernes et de lexiques spécialisés; 2° création d’un modèle pour la modernisation et la standardisation de la langue; 3° publication d’œuvres scientifiques, littéraires, etc. originales ou traduites.

La méthodologie utilisée est la suivante: 1° formation des chercheurs en lexicographie; 2° collecte de textes oraux et écrits; 3° élaboration de corpus électroniques; 4° élaboration de listes lexicales; 5° création d’une base de données; 6° publication de champs sélectionnés de la base de données ; et 7° formation des utilisateurs. Elle permet de créer un modèle valable pour chacune des langues nationales congolaises. Aussi, un effet multiplicateur attendu est l’élaboration d’un projet au niveau national, pour la lexicographie du lingála, du kikongo et du kiswahili, en collaboration avec d’autres universités.

Le résultat escompté est précisément la stimulation à la lecture et l’étude en langues africaines. L’on ne doit plus démontrer la pertinence de la formation de l’intelligence en langue maternelle. Soulignons que la valorisation des langues africaines ne représente aucune menace pour les langues étrangères, qui n’en seraient que mieux maîtrisées, dès lors qu’elles atterriraient sur un terrain solide, une base stable, ancrée dans la culture locale. 

        Le dictionnaire Cilubà-Français en ligne est l’œuvre du Pr N.S. Kabuta (Université de Gand), assisté des chercheurs du Ciyèm. Une version imprimée devrait paraître sous peu, qui, si elle n’offre pas la flexibilité du dictionnaire électronique, permet à l’utilisateur de tirer un profit maximal du contenu de la base de données. Une version monolingue est en train d’être élaborée par l’équipe de Mbùjimâyi, sous la direction du Pr Kabuta. L’Internet présente l’avantage de faciliter l’intervention des utilisateurs sur le travail en cours, si bien que la version aujourd’hui disponible, qui est loin d’être parfaite, pourra être corrigée et améliorée de manière à devenir un outil puissant pour la traduction, l’écriture, l’enseignement, la recherche, la terminologie, etc.

Bien que ce dictionnaire présente un progrès considérable par rapport aux dictionnaires existants en Afrique centrale, il est possible que l’utilisateur soit surpris de ne pas trouver certains mots spéciaux ou même ordinaires. Nous nous en excusons d’avance et lui demandons de nous signaler les lacunes et même de proposer d’autres mots. 

Le logiciel utilisé est TshwaneLex, écrit par D. Joffe. Nous remercions G.-M. de Schryver pour la formation assurée aux membres du Ciyèm pour l’utilisation de ce puissant logiciel dont il est l’inspirateur.

 

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